Pourquoi apprendre à s’aimer ?
L’amour de soi ne va pas de soi dans notre société
A quand remonte la dernière fois où tu as dit à l’un de tes proches que tu l’aimais ? Quelques jours ? Quelques heures ? Quelques minutes ? Et à quand remonte la dernière fois où tu t’es dit que tu t’aimais en le pensant sincèrement ? Ah bah non voyons quelle question, ça ne se fait pas de dire que l’on s’aime soi-même ! Quel égoïsme !
Peut-on aimer les autres d’un amour pur, c’est-à-dire sans rien attendre en retour et de façon totalement désintéressée sans s’aimer soi-même ? Peut-on vivre une relation saine avec les êtres aimés sans s’aimer soi-même ? Personnellement je ne le pense pas.
Amour de soi, un outil contre la dépendance affective
Début 2020, je suis allée voir Women, le film de Yann-Arthus Bertrand et Anastasia Mikova. Parmi tous les témoignages poignants il y en a un qui m’a beaucoup marqué. Cette femme raconte qu’elle avait besoin de son mari pour s’aimer et que maintenant qu’il était mort elle ne savait pas comment s’y prendre par elle-même. Pendant toutes ses années de mariage, elle avait délégué son amour d’elle-même à son mari. Elle avait externalisé l’amour d’elle-même à une tiers personne. En perdant son mari, elle a perdu cet amour pour elle-même qu’elle trouvait à travers lui. Elle était totalement dépendante de lui sur ce point. De mon souvenir, le témoignage avait lieu 1 ans et demi après le décès. Sa peine semblait encore extrêmement douloureuse. Le temps ne semblait pas avoir amoindri son chagrin. Elle avait certes perdu son mari mais également cet amour pour elle-même et n’avait pas trouvé d’alternative prenant une autre forme.
De ce qu’elle raconte dans son témoignage, c’était un homme bon. Heureusement pour elle car dans le cas contraire, cette dépendance affective aurait pu la conduire à supporter de la maltraitance a un degré plus ou moins important. J’imagine qu’il y a différents facteurs qui expliquent que des femmes endurent des violences conjugales. En ce qui concerne ma mère la cause était bien cette dépendance affective. Chercher l’amour à tout prix auprès d’hommes mauvais et ne pas être capable d’en donner à ses propres enfants, un comble, non ?
Peut-on apprendre à s’aimer lorsque l’on a manqué d’amour ?
Alors oui, de l’amour elle n’en n’avait pas reçu de ses parents mais a-t-on vraiment besoin d’avoir été aimé ou d’être aimé pour s’aimer ? Doit-on chercher à l’extérieur à n’importe quel prix alors que l’on peut développer cet amour pour soi-même ? Après bien des années de souffrance à tout faire pour espérer obtenir des manifestations d’amour de cette mère je me suis rendue à l’évidence, ça n’arriverait jamais. Les seuls mots affectueux prononcés à mon égard elles les a prononcé sous l’effet de sa tumeur cérébrale donc ça ne comptait pas vraiment.
A 18 ans, j’ai quitté ma ville natale pour aller m’installer à 80 kilomètres plus loin dans la capitale de la région. A partir de là, j’ai décidé de faire table rase du passé, de faire en quelque sorte un reset et de commencer une nouvelle vie. Une vie où je prendrai soin de moi, où je m’apporterais tout l’amour dont j’avais besoin pour me sentir bien.
S’aimer n’est pas égoïste
S’aimer ce n’est ni égoïste ni narcissique. C’est savoir se respecter, être bienveillante envers soi-même, être indulgente, tolérante. C’est un amour inconditionnel, c’est-à-dire un amour qui ne nécessite aucune condition à remplir. Ce n’est pas : je m’aimerais quand j’aurais X kilos de moins, que ne n’aurait plus cette bosse sur le nez ou je j’aurais des plus gros seins. Non, c’est faire preuve d’indulgence envers soi, la même indulgence dont on fait preuve à l’égard des autres. Aimerais-tu moins ta meilleure amie si elle prenait du poids, si elle échouait à un examen, si elle se faisait licencier ou encore si elle divorçait ? Non, bien sûr que non ! Tu serais là pour elle.
Tu serais là pour la soutenir dans ces épreuves, pour lui témoigner ton amour inconditionnel. En revanche, admettons que tout cela t’arrive à toi, ferais-tu preuve de la même compassion qu’envers ta meilleure amie ? Rien n’est moins sûr. Nous sommes souvent beaucoup plus dures envers nous-mêmes qu’envers les autres.
Devenir son meilleur soutien
S’aimer soi-même signifie donc en quelque sorte être son meilleur soutien, sa meilleure alliée.
Depuis quelques temps, on a vu apparaître sur les réseaux sociaux le mouvement bodypositive. A priori, c’était plutôt une bonne chose de voir enfin toutes les femmes être représentée, quelle que soit leur morphologie. Des corps de vraies femmes, celles que l’on croise tous les jours dans la vraie vie et auxquelles on peut facilement s’identifier. Sauf que voilà, une nouvelle forme d’injonction est apparue : celle d’accepter son corps tel qu’il est sans avoir à vouloir qu’il soit autrement.
Avoir de la considération pour son corps
Il ne faut pas tout confondre, il y a une différence à vouloir modifier son corps pour répondre à des canons de beauté en croyant que les autres nous aimerons davantage que de vouloir modifier son corps pour se plaire à soi.
On peut tout à fait aimer la personne que l’on est tout en ayant besoin de sculpter son corps par ce que l’on se sent plus à l’aise dans son corps avec quelques kilos en moins par exemple.
On en revient toujours au même : faire la distinction entre ce que les autres voudraient que l’on soit : la pression sociale et ce que l’on souhaite profondément pour soi. Apprendre à s’aimer c’est se choisir soi, faire de soi une priorité.
S’aimer sans condition
Bien souvent, on conditionne notre amour à l’atteinte de résultats comme on l’a vu un peu plus haut alors qu’en fait c’est en commençant par apprendre à s’aimer qu’une véritable transformation survient dans notre vie.
Apprendre à s’aimer, le plus beau cadeau à se faire
L’amour, la confiance, l’image et l’estime de soi sont des notions différentes mais interdépendante les unes des autres. Dès lors que l’une se dégrade les autres s’en trouvent affectées de même lorsque l’on en améliore une ça joue également sur les autres.
L’amour de soi, c’est la clé de ta confiance, ton estime, de ta liberté et de ton épanouissement
J’ai mis de nombreuses années à décider d’arrêter de chercher à tout prix l’amour à l’extérieur. Par contre, une fois que j’ai décidé que je n’avais ni à gagner ni à mériter mon amour pour moi, les résultats ont été assez rapides. Au passage, je me suis délestée de toutes les croyances limitantes du genre que j’étais nulle et que la vie qui m’attendaient c’était d’avoir 4 gamins de 4 pères différents et de vivre toute ma vie des minimas sociaux. Ces croyances ne m’appartenaient pas. Dès lors que j’ai ouvert le champ des possibles et que je m’en suis donné les moyens, la vie à mis sur mon chemin les bonnes personnes. C’est grâce au soutien de ma colocataire, rencontrée sur un malentendu, que j’ai réussi à sauter le pas d’aller m’inscrire à la fac. D’où je venais, personne n’avait fait d’études et la fac m’attirait autant qu’elle m’effrayait. Je me suis inscrite à l’UFR de Psychologie certainement plus pour moi au départ avant de réaliser que j’étais dans mon élément.
Il y a eu des personnes que l’on ne fait que croiser mais qui jouent un rôle primordial dans le cours des choses et d’autres qui avec qui nous faisons un plus grand bout de chemin.
En tout cas ce qui est certain, c’est que c’est important de ne jamais se laisser tomber. Il y a des hauts et des bas mais quoi qu’il en soit être présent pour soit nous permet de tenir bon et d’aller vers le meilleur.
Quelque soit ton âge, il n’est jamais trop tard pour apprendre à t’aimer.
Ecrire les mots pour panser les maux
En attendant de se trouver, je te propose un exercice très efficace pour apprendre à s’aimer. Prends ton plus beau stylo et écris-toi ta plus belle déclaration d’amour.
Améliorer son estime et sa confiance en soi
En complément, je t’ai préparé 2 exercices bonus pour travailler ton estime de soi et ta confiance en soi. Ce sont deux exercices de visualisation, simples mais efficaces. A faire autant de fois que nécessaire.
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